lundi 26 septembre 2022

Des minuscules touches blanches fleurissent les branches des pruniers. Sur le sentier passent maladroitement des personnes étranges plus encore que les arbres et que les oiseaux, leurs bras, leurs jambes semblent partir en tous sens avant de trouver leur progression, leurs têtes vont en déséquilibre ; leurs visages offrent de grands espaces inconnus, ils forment une société de trois personnes dont deux se meuvent de façon tout à fait extraordinaire, une troisième pousse devant elle un large siège métallique. Le temps est suspendu. Le souhait de nous saluer, d’échanger un signe, même invisible, de reconnaissance entre passants ne me vient qu’après nous être éloignés. Mon regard, capté par l’étrangeté de leurs mouvements, n’a pas su frôler le leur.

 Journal de la rivière 17