Un livre est aussi un territoire sur lequel ont été cultivées, ont fleuri, fructifié des histoires, des expériences, des vies humaines. Un livre est comme un lopin de terre sur lequel le lecteur est invité à poser ses pas, à mettre la main.
"La démocratie aux champs" c'est le livre de Joëlle Zask que je vous invite à rejoindre, et sans doute en sentirez-vous tout l'enjeu à défendre.
On y voit en détails que les paysans, toujours décriés et chassés par l'Histoire au profit des bourgeois, des urbains, des citadins, sont pourtant, d'évidence, des véritables fondateurs d'expériences démocratiques.
Que l'on retourne aux champs et que l'on sente à nouveau que le paysan est celui qui habite un environnement. Il doit vivre de cet environnement : le cultiver, c'est-à-dire le transformer tout en se transformant lui-même. Cette terre, ce pays, ce champ, ce lopin, c'est une part de la Terre commune à tous les vivants, mais aussi à la communauté de ses semblables avec laquelle il fait société.
Cette individuation qui s'élabore ainsi avec la transformation de l'environnement naturel et humain est la voie du développement d'un art de vivre et de faire société entre acteurs d'un enjeu commun, une démocratie de la base, en quelque sorte.
à propos de : Joëlle Zask - La démocratie aux champs, Les empêcheurs de penser en rond / La découverte, 2016
photo r.t - vers St Jean en Royans, juillet 2016