Elle n’est plus là. Le froid la fait rentrer dans sa coquille, partir on ne sait où, laissant seulement son corps, indifférent, sourd aux cris des canards qui se coursent au-dessus d’elle, insensible aux feuilles oblongues du saule qui se posent comme des plumes, presque sans la toucher, en petites lunes blanches, orangées, brunes, noires, molles comme des chiffons, transparentes, gagnées par l’eau, qui glissent lentement dans la tiédeur froide du ventre d’argile.
Journal de la rivière 3